Atelier GRIYA, à Hautecour (73), le 10 octobre 2019
Atelier de plâtre paysan savoyard : la griya
Des habitants du petit village de Hautecour dans la vallée de la Tarentaise se souviennent avoir accompagné un parent au four à griya pour la cuisson du gypse, très présent aussi en Maurienne, vallée voisine. Pierre se souvient même avoir vu sa grand-mère cuire le gypse sur le fourneau ! Cette simplicité de mise en œuvre de la cuisson nous a encouragés à en retrouver la recette.
Jean, lui, avait déjà essayé d’acheter ce plâtre auprès d’un fabricant de la région parisienne afin de réparer des encadrements de fenêtre ou des enduits sur sa vieille maison. Trop cher ! Pourtant, la belle couleur bois de rose de la griya incite à en retrouver le mode d’emploi !
Bernard, plâtrier à la retraite, a déjà expérimenté et pratiqué. Il est venu encadrer notre petit atelier. Quelques pierres empilées ; là, des briques réfractaires mises de côté par Jean, posées en cercle à même la terre. Au centre, un piquet pour ménager une cheminée ; au fond, des morceaux de bois ; au-dessus, du gypse prélevé à l’aide de quelques coups de pioche au bord de la route ; dans la « cheminée », du papier journal et de l’alcool à brûler, une allumette et la cuisson est partie !
Deux heures plus tard, le piquet pour pilonner et vérifier la cuisson… Les morceaux de gypse tombent en poudre. Laissons refroidir le temps d’un moment de convivialité.
La poudre est alors récupérée, tamisée. Un peu d’eau et quelques gouttes d’acide citrique pour retarder la prise, le tout bien et rapidement mélangé : notre plâtre est prêt. Sa mise en œuvre doit être rapide.
Prochain rendez-vous dans la vallée des Belleville à Villarenger où a été remonté [restauré] un four à griya en vue d’une cuisson de gypse et d’une mise en œuvre sur un bâtiment communal (l’ancienne « fruitière » où était fabriqué le fromage).
NOTA :
Il vaut mieux écrire « griya », pas « gria » car on ne prononce pas « gri-a », mais bien gri-ya. On évite grilla pour surtout ne pas prononcer comme « villa ». Pas de z final : on ne l’entend jamais ; et on ne l’écrit jamais non plus car l’accent du mot n’est pas sur l’avant dernière syllabe (convention historique d’écriture), mais bien sur la dernière syllabe.
L'atelier en photos :
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Et ci-dessous le lieu du prochain rendez-vous griya :